Laissons 20 ans aux véhicules éléctriques pour voir évoluer leurs usages et leurs technologies..
Brian Priddy : Un de mes voisins qui est chercheur à l'INSA me dit que le plus grand obstacle sera la quantité de lithium disponible. L'extraction actuelle ne peut couvrir l'approvisionnement que d'une part négligeable de la production automobile actuelle. Et même si l'on dédiait la totalité des réserves mondiales de lithium au secteur de l'automobile, cela ne permettrait d'approvisionner que 10% du parc automobile.
TK : Je n'ai pas cette vision.
Le lithium ne représente qu'une part peu importante du prix et de la composition de la batterie.
Et il y a encore de nombreux pays qui ont des réserves mais qui n'ont pas encore commencé à les exploiter.
La Bolivie par exemple.
Le problème n'est donc pas qu'on va manquer de lithium mais plutôt qu'il va falloir aller le chercher ailleurs
là où ce sera peut-être plus cher et moins facile..
laureen : Je suis intimement convaincu que les véhicules électriques devraient être développés dans les pays où disposant de ressources électriques renouvelables. Je ne soutiendrais pas un développement de tels véhicules en France, à moins de modifier notre système nucléaire, car je pense que notre énergie nucléaire est loin d'être renouvelable. Qu'en pensez-vous?
FD : Cela pose la question de la propreté des véhicules éléctriques.
Je suis persuadé en revanche que le véhicule éléctrique va permettre d'aller plus loin dans le développement des énergies renouvelables.
C'est ce qui passe en ce moment en Israël avec le solaire par exemple.
Ce sont souvent les petites expérimentations qui en induisent des grandes.
PA : Je rentre de Grèce
où le véhicule éléctrique est en trin de se développer pour des usages de niche.
Or il y a en Grèce beaucoup de panneaux photovoltaïques et d'énergie solaire..
Nicolas : Pensez vous que le schéma traditionnel de vente des voitures électriques peut répondre aux caractéristiques des produits sur le marché ? location batterie, location courte durée...
TK : Beaucoup de gens continuent à vouloir acheter leur voiture.
Avec uen batterie garantie à vie.
Mais les véhicules éléctriques, rebondissant sur le système de l'autopartage, peuvent promouvoir un nouveau mode d'utilisation de la voiture.
Je pense notamment au système des Vélib appliqué aux Tweezy...
FD : Effectivement, le véhicule éléctrique contribue à modifier les usages traditionnels de la voiture.
PA : L'évolution risque d'être lente.
En Californie par exemple c'est en place depuis très longtemps
mais ça rentre très lentement dans les moeurs.
Mylène Jasol : Quand la voiture électrique va-t-elle vraiment s'implanter et se généraliser ? A-t-on des prévisions fiables ?
FD : Les études sont assez contradictoires.
Il y a eu 184 immatriculations de VE en France l'an dernier.
C'est donc assez faible.
Mais il ne faut pas oublier qu'il n'y a encoer que très peu d'offre.
La voiture thermique devrait rester majoritaire, au moins jusqu'en 2030.
TK : Chez Renault, on table sur 10% du marché automobile pour les VE en 2020.
Tous les constructeurs commencent à se bouger, notamment en Allemagne,
ce qui devrait booster le marché.
FD : Aujourd'hui, tous les constructeurs sont présents sur l'éléctrique.
Ils peuvent travailler sur plusieurs technologies à la fois
mais ils s'intéressent tous à ce marché..
Quitterie : Allez-vous ajouter un bruit aux voitures électriques pour améliorer la sécurité des passants? qui décidera du bruit?
TK : Oui. On ne l'avait pas prévu initialement. Mais tous les retours utilisateurs nous y incitent.
Particulièrement en Italie.
Les conducteurs trouvent le silence dangereux.
Reste maintenant à définir le rype de bruit que l'on va ajouter.
Un bruit un peu mécanique, genre bruit de turbine ou d'avion, probablement...
Cela dit à partir de 30 km/H, ce ne sera pas nécessaire car il y a tous les bruits de roulement.
Le bruit en question ce sera pour les vitesses de 0 à 30 km/h.
On avait en tête ce problème de bruit,
suite aux retours sur les hybrudes aux USA,
mais on ne pensait pas que ça prendrait une telle proportion..
Lilou24: Bonjour , La voiture électrique : pour qui ? pour quels usages ?
TK : Il faut rouler un minimum pour que ça soit rentable. Et avoir des moyens de recharger facilement. Les "commuters", par exemple, sont la cible.
Le véhicule utilitaire est un usage important également.
FD : Les collectivités locales sont le coeur de cible, pour leur flotte.
Et la jeune génération qui verra dans le VE une autre manière d'appréhender la mobilité.
PA : Il est certain que les générations futures se déplaceront autrement que nous.
Le VE aura sa,s doute une grande place pour eux.
Actuellement, l'usage utilitaire est important.
Notamment pour les conducteurs qui font des démarrages à froid répétés
ce qui est très mauvais pour les véhicules thermiques.
Je pense par exemple aux étrangers sur les plateformes aéroportuaires.
le: Participez-vous à des expériences de Smart grid pour la gestion de l'énergie au niveau de l'espace urbain ?
TK : Il s'agit de réseaux éléctriques intelligents
Le VE c'est un moyen comme un autre de stocker de ll'énergie éléctrique.
Il faudrait pouvoir récupérer l'énergie restant dans les batteries en fin de journée pour un usage autre, domestique par exemple.
Ce sera disponible chez Renault d'ici 2013-2014.
On a déjà des expériences similaires en Corée notamment.
FD : Les gens craigent un peu un choc éléctrique,
si les VE se généralisent, avec des pénuries d'électricité en hiver par exemple.
Avec le smart grid, ça n'arrivera pas...
On pourra revendre ou réutiliser l'énergie résiduelle...
PA : L'idée vient des Etats Unis.
Des singularités sont en train d'y apparaître.
Par exemple, des installations domestiques de panneaux photovoltaïques pour recharger les véhicules,
ce qui n'était pas prévu,
et doit être pris en compte dans les flux observés...
Lilou24: "les VE ne sont pas plus chers que les véhicules thermiques." : êtes-vous sùr ?
Antoine: Bonjour quel est cout moyen d'un véhicule électrique car tout cela est bien beau et bien gentil mais est ce que les tarifs commencent à devenir attractifs ?
TK : Les VE sont de plus en plus attractifs.
Il faut savoir que ces véhicules sont plus chers à produire que ceux version essence ou diesel.
Donc on a besoin d'aide pour pouvoir les proposer à des prix raisonnables.
Mais avec la généralisation de ces véhicules, les aides ne seront plus nécessaires et les prix vont baisser.
Mais c'est plus intéressant pour certains types de clientèles.
Les conducteurs qui font plus de 100 km par jour par exemple.
Ou des entreprises, pour leur flotte.
PA : Les utilitaires pour les entreprises sont très avantageux.
Le développement auprès des particuliers viendra sans doute plus tard.
FD : Attention, quand on raisonne sur le prix, il ne faut pas oublier le prix d'usage,
plus pertinent que le seul coût d'achat.
Par exemple, le coût d'entretien des VE est moins important que celui des véhicules thermiques.
TK : Qualqu'un qui va faire 50 km par jour va dépenser 90 euros par mois avec un véhicule thermique.
Avec un VE, il aura le même coût : 75 euros de batterie et 15 d'éléctricite.
Au dela de 50 km, il faut consommer plus d'essence, ce qui a un coût.
Ou plus de kwh, ce qui n'a pas de coût...
"... des kWH qui ne coûtent plus rien au kilomètre !"
Merci messieurs. Le mot de la fin ?
PA : Rendez-vous dans quelques années pour le bilan du véhicule éléctrique :
FD : A défaut d'être la voiture de demain, il faut que le VE soit la voiture d'aujourdui !
TK : J-37 !
On rentre dans le concret...
Lilou24: Merci
PA : Rendez-vous dans quelques année
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Notre impression : une bonne mise en condition pour la communication sur la voiture électrique (pardon : voiture "à batteries chimiques", comme le suggérait Marc, lecteur du blog).
Problèmes : Les points soulevés (pollution, Lithium poison, coût inabordable des véhicules destinés à une clientèle chic, subventionnée par les taxes payées par le reste de la population, les fonds publics oubliés pour les centrales de traitement ultimes des déchets de batteries, véhicules et batteries produites à l'étranger, etc. ...) n'ont pas trouvé de réponses satisfaisantes ou au ont été traitées - au mieux - à la langue de bois.
Les usines de batteries bretonnes devraient être délocalisées dans des pays low-cost, selon un internaute Canadien.
Mais comme aime à le répéter Vincent Bolloré :
« Quand vous voulez durer longtemps, il faut trancher »
Source :
Marc Baudriller, chef de rubrique à Challenges
http://medias.blogs.challenges.fr/archive/2011/09/15/incroyable-bollore.html